Ce n’est pas le début de campagne dont Justin Trudeau et les libéraux avaient besoin.
À peine nommée, leur candidate Laura Palestini est contestée. Trois autres candidats avaient signalé leur intérêt. Mais au lieu d’organiser une investiture et de laisser les membres choisir, le parti a imposé Mme Palestini, une conseillère municipale. Le communiqué a été publié vendredi après-midi, une stratégie habituellement utilisée pour empêcher les mécontents d’avoir le temps de se manifester dans les médias.
L’imposition d’une candidate peut se défendre. Les partis le font d’habitude pour nommer une vedette, à qui on épargne l’étape de la course à l’interne. Mais dans ce cas-ci, le Parti libéral du Canada (PLC) le fait pour une candidate à la notoriété locale et faible.
PHOTO VILLE DE MONTRÉAL, FOURNIE PAR LA PRESSE CANADIENNE
La conseillère municipale Laura Palestini
Les militants locaux risquent d’être démobilisés. Cela est susceptible de faire baisser le taux de participation, et de favoriser leurs rivaux.
Voilà qui pourrait ajouter aux déboires du parti. Dans l’ensemble du pays, les libéraux récoltent 24 % des intentions de vote, loin derrière les 42 % des conservateurs. Leur défaite paraît presque certaine, selon l’agrégateur de sondages 338Canada. Ils sont donc incapables d’attirer une vedette dans ce qui devrait pourtant être un château fort. Le député démissionnaire David Lametti, ex-professeur de McGill, avait d’ailleurs ce profil quand il s’était lancé en 2015.
Mais les châteaux forts n’existent pratiquement plus pour le PLC. Ceux qui jouissent d’une belle carrière n’ont pas envie de faire le saut pour passer quelques mois dans le parti au pouvoir avant de subir ce qui risque de ressembler à un purgatoire dans les banquettes de l’opposition.
La partielle se déroulera le 16 septembre. Il est tentant d’écrire que ce sera la dernière chance pour les libéraux qui veulent changer leur chef. Mais on parlait déjà il y a quelques mois de plusieurs autres « dernières chances », et il pourrait y en avoir d’autres, alors mieux vaut se garder une petite gêne.
Ce qui est certain, c’est que M. Trudeau souhaite rester aux commandes et que chaque jour qui passe le rapproche d’un apparent naufrage.
La plus récente « dernière chance » était la partielle dans Toronto–St. Paul’s. Les libéraux la détenaient depuis 1993. Leurs appuis ont chuté de près de 10 points et ils ont perdu de peu aux mains des conservateurs.
C’était leur première défaite dans les 80 dernières élections à Toronto, et un sinistre présage pour la suite.
Dans LaSalle–Émard–Verdun, ce sera différent. Les conservateurs n’y nourrissent aucun espoir — ils y ont toujours fini quatrièmes. Et ils investiront toutes leurs énergies dans l’autre partielle, dans Elmwood–Transcona, au Manitoba, où ils ont une chance de détrôner le Nouveau Parti démocratique (NPD).
La lutte dans le sud-ouest de Montréal se fera à nouveau entre trois partis : les libéraux, les néo-démocrates et les bloquistes. Cette division du vote, qui était plus faible à Toronto–St. Paul’s, avantagera les libéraux. Mais elle rend aussi la course imprévisible.
PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE
Le candidat du NPD dans la circonscription de LaSalle–Émard–Verdun, Craig Sauvé, accompagné du chef du NPD du Canada, Jagmeet Singh.
Le candidat du NPD, Craig Sauvé, est également conseiller municipal. Connu dans le secteur, il est en précampagne depuis plusieurs mois. Il a été motivé par la victoire, au provincial, des solidaires dans Saint-Henri–Sainte-Anne, qui partage certains quartiers avec la circonscription fédérale. Le NPD est toutefois en voie de disparition au Québec et son chef, Jagmeet Singh, est incapable de profiter des misères libérales.
Le Bloc doit quant à lui s’étonner d’avoir de modestes chances. Ce secteur de Montréal a rarement été sympathique aux souverainistes.
Même si les luttes à trois sont imprévisibles, les libéraux restent favoris. Leur avance y est plus solide que celle qui avait fondu dans Toronto–St. Paul’s.
Un récent sondage Mainstreet leur crédite 26 % d’appuis dans LaSalle–Émard–Verdun, devant le Bloc et le NPD (23 % pour les deux), puis le PCC (12 %). À noter toutefois que l’échantillon est faible (329 répondants) et que la marge d’erreur serait élevée (5,4 % si l’échantillon avait été probabiliste).
Reste que même une victoire à l’arraché serait problématique pour Justin Trudeau. La partielle se déroule le 16 septembre, jour de la rentrée parlementaire à Ottawa. Au-delà du résultat, c’est son impact psychologique qu’il faudra avoir à l’œil. Si les libéraux y perdent des appuis, d’autres députés s’inquiéteront pour leur avenir. Tout en ayant perdu espoir de garder le pouvoir aux prochaines élections, ils pourraient vouloir changer de chef pour sauver leur siège.
Le député Lametti a démissionné le 1er février. M. Trudeau aurait pu déclencher la partielle dès la fin de mars. Il a attendu la limite permise, six mois, pour le faire. Il a aussi choisi de ne pas tenir cette élection le même jour que celle dans Toronto.
Pourquoi ? Une hypothèse : il veut faire campagne en mettant en garde les Canadiens contre le virage à droite que préparerait Pierre Poilievre, et il espère que le temps révélera le vrai visage de son adversaire. La campagne présidentielle américaine, avec la crainte de voir émerger un cousin de Donald Trump au Canada, pourrait aider les libéraux, pense M. Trudeau.
Or, ce n’est pas ce qui se passe. À en juger par les sondages, si la population a peur de quelque chose, c’est que le règne libéral se poursuive. Et la politique américaine pourrait contaminer nos débats d’une autre façon : en donnant l’exemple d’un politicien impopulaire qui cède sa place pour le bien de son parti.
Mais un scénario différent se dessine : celui où les poids lourds du parti annoncent lentement leur départ et laissent le capitaine affronter bravement une ultime tempête, en donnant le mot de la fin aux électeurs.
Notoriété d’Entreprise : Techniques pour Mesurer et Accroître la Visibilité de Votre Marque
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Enjeux de la visibilité dans un marché compétitif
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La renommée d’une entreprise est un élément clé de sa progression et de sa compétitivité.
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