Dans les jours qui ont suivi le 7 novembre dernier, alors que Dominique Anglade a annoncé qu’elle démissionnait comme cheffe du PLQ, on entendait presque le son des criquets lorsqu’on évoquait la succession. Avec la raclée subie par les libéraux à l’élection du 3 octobre, il n’y a pas grand monde qui levait spontanément la main pour reprendre le flambeau.
Le Parti libéral, doit-on le rappeler, avait alors obtenu les pires résultats électoraux de son siècle et demi d’histoire, obtenant seulement 14,4 % des voix et ne faisant élire que 21 députés.
Une fois le choc de la défaite encaissé, on a amorcé une réflexion sur la reconstruction du parti et sur les façons de reconnecter avec les régions. Ce n’est qu’après la présentation du rapport du comité sur la relance du PLQ, présidé par André Pratte et Madwa-Nika Cadet, que des noms ont commencé à circuler.
Il y a d’abord eu Denis Coderre, qui a confirmé ses intentions après un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. Puis Frédéric Beauchemin, seul membre du caucus libéral à avoir manifesté son intérêt jusqu’à maintenant. Le député de Marguerite-Bourgeoys sillonne le Québec ces temps-ci et il était même dans la région pas plus tard que la semaine dernière pour rencontrer les militants et les électeurs. Charles Milliard, ex-président de la Fédération des chambres de commerce du Québec, évalue ses appuis et serait en train de constituer une équipe.
La première véritable surprise est venue en mai dernier, alors que le nom du maire de Victoriaville, Antoine Tardif, s’est mis à circuler. Publiquement, le principal intéressé s’est alors dit flatté. Mais en coulisses, il jaugeait ses appuis, multipliant les rencontres et les appels téléphoniques.
La décision du jeune maire – et ancien gardien de but des Remparts de Québec – serait prise: il se lancerait lui aussi dans la course à la direction du PLQ. Le problème avec Antoine Tardif, c’est le moment où il décidera d’annoncer sa décision si, en effet, elle est positive. S’il fait le saut en laissant vacant le poste de maire de Victoriaville moins d’un an avant l’élection de 2025, alors la Ville ne sera pas tenue de tenir une élection partielle.
Ça voudrait dire qu’on va peut-être devoir attendre à l’automne pour connaître la décision d’Antoine Tardif.
Et Pablo Rodriguez, maintenant. La rumeur surprend. Mais pas tant que ça.
Elle surprend parce que les appels à une candidature chez les libéraux fédéraux se dirigeaient de façon plus insistante vers François-Philippe Champagne. Mais celui-ci a toujours indiqué que sa volonté était de rester avec les libéraux fédéraux. Son intérêt pour succéder, éventuellement, à Justin Trudeau, ne fait pas de doute.
Alors c’est plutôt son collègue ministre des Transports qui alimente ces jours-ci la machine à rumeurs. En coulisses, certains disent que sa décision est prise et qu’il se lancera lui aussi à la course devenue très courue des libéraux provinciaux. C’est un parti qu’il connaît bien: dans les années 1990, il a été vice-président de l’aile jeunesse du PLQ.
Sa seule déclaration des derniers jours y faisait d’ailleurs référence. «En tant que ministre des Transports et lieutenant du Québec du gouvernement de Justin Trudeau, je suis fier de travailler avec acharnement pour le bien des Québécois et de tous les Canadiens. Je suis sincèrement touché par les nombreuses demandes que j’ai reçues de retourner là où tout a commencé pour moi.»
Là où tout a commencé pour lui. Ça peut devenir tentant d’y revenir, surtout dans un contexte où les sondages ne sont pas très favorables aux libéraux fédéraux pour les prochaines élections, qui auront lieu au plus tard en octobre 2025.
Ça pourrait forcer Pablo Rodriguez à prendre une décision assez rapidement, surtout compte tenu des conséquences qu’elle aura sur les troupes de Justin Trudeau.
Si elle devait se concrétiser, la candidature de Pablo Rodriguez serait certainement une bonne nouvelle pour les libéraux provinciaux. L’homme arrive avec une notoriété certaine et une réputation solide.
À titre de lieutenant politique, Pablo Rodriguez connaît bien les dossiers chauds au Québec, les projets en cours et la dynamique politique en place à l’Assemblée nationale. Il est aussi un organisateur respecté et un communicateur redoutable. En fait, Pablo Rodriguez marche toujours sur la ligne très mince entre le «pitbull» et le «gars sympathique». C’est un art, en politique. Et cet art, le principal intéressé le maîtrise à la perfection.
La grande question, pour lui, sera celle des perceptions. Dans un reportage de Radio-Canada diffusé dimanche, on a interrogé des électeurs de la circonscription d’Honoré-Mercier, qu’il représente aux Communes, et l’un d’eux expliquait pourquoi il ne croyait pas que c’était une bonne idée. En somme, cet électeur disait de Pablo Rodriguez qu’il est «bon pour exécuter des tâches», mais qu’il ne le voyait pas dans un rôle de leader.
Ça peut en dire long sur la perception qu’ont les électeurs.
Quoi qu’il en soit, l’intérêt de Pablo Rodriguez est une bonne nouvelle pour le PLQ. En fait, on se rend vite compte que la course que l’on imaginait terne et ennuyante est en train de devenir un rendez-vous politique incontournable pour les prochains mois.
À elle seule, la timide remontée du PLQ dans les intentions de vote ne peut pas expliquer cet engouement ni convaincre des candidats ou candidates de calibre de se lancer dans la course à la direction. Mais disons que la descente de la CAQ, jumelée à la perspective d’un retour du débat entre fédéralistes et souverainistes, pourrait changer la donne. Le PLQ pourrait devenir – ou plutôt «redevenir» – le rempart des électeurs qui n’ont pas envie d’entendre parler du projet souverainiste.
Le prochain chef du PLQ devra toutefois naviguer avec une des clés identifiées par le comité Pratte-Cadet sur la relance du parti: mettre de l’avant «un nationalisme audacieux, inclusif et rassembleur». Il faudra certainement faire un peu de slalom…
Dans un tel contexte, il est certainement rassurant d’avoir dans une course à la direction des candidats potentiels qui ont de l’expérience politique, un réseau de contacts bien garni et une compatibilité avec les acteurs toujours en place.
La campagne à la direction du PLQ sera officiellement lancée le 13 janvier prochain, avec l’ouverture de la période de dépôt des candidatures officielles. Quatre débats sont prévus au printemps 2025, en prévision de l’élection du nouveau chef, qui aura lieu le 14 juin.
Notoriété d’Entreprise : Techniques pour Mesurer et Développer la Visibilité de Votre Marque
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Défis de la reconnaissance dans un domaine controversé
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La reconnaissance spontanée se mesure lorsque les utilisateurs évoquent une marque sans aide, tandis que la notoriété assistée se mesure lorsque les consommateurs distinguent une marque parmi une liste de noms proposés.
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